Un pronom, c’est quoi, déjà ? 😅
Si tes cours de français sont loin derrière toi, voici une courte définition tirée du site web d’Alloprof pour t’aider : « le pronom est une classe de mots variables qui remplace généralement un mot ou un groupe de mots. »
Les plus de 70 pronoms de la langue française peuvent être séparés en 6 catégories :
As-tu remarqué que je n’ai pas mis d’exemples pour les pronoms personnels ? C’est parce que je veux te mettre au défi d’en nommer quelques-uns ! Je te laisse quelques secondes pour y réfléchir. 😉
Tu as besoin d’un indice ? Essaie de repenser à tes fameux cours de français. Pour apprendre le verbe « être », par exemple, que devais-tu mémoriser ?
Je suis, tu es, il/elle/on est, nous sommes, vous êtes…
Ces petits mots devant le verbe, ce sont des pronoms personnels.
D’ailleurs, mon dernier article aborde en détail l’un de ces pronoms, celui qu’on nomme en premier : « je ». Dans cet article, j’explique quand et comment aider ton enfant à produire le pronom « je ». Si ce n’est pas déjà fait, je t’invite à le lire !
Aujourd’hui, je vais parler des autres pronoms personnels, c’est-à-dire « il », « elle », « on », « nous » et « vous ».
Avant de te donner mes trucs d’orthophoniste pour aider ton enfant à bien intégrer les pronoms personnels dans ses phrases, voici un aperçu du développement du langage en ce qui concerne les pronoms.
À trois ans, ton enfant devrait commencer à utiliser des pronoms personnels. Ce ne sera pas parfait, mais c’est normal. Ton enfant est en apprentissage.
À quatre ans, les erreurs devraient être beaucoup moins fréquentes. Normalement, ton enfant devrait maîtriser l’utilisation des pronoms et être capable de faire des phrases complètes en y intégrant le pronom approprié.
Par exemple, en cueillant des pommes avec des amis, ton enfant devrait pouvoir pointer une amie et dire : « elle mange une pomme ».
En nageant dans un lac, un enfant qui maîtrise les pronoms personnels pourrait dire : « on nage dans le lac ».
En jouant au ballon, l’enfant pourrait aussi dire : « je te donne le ballon ».
Toutefois, les pronoms personnels ne se trouvent pas toujours au début des phrases. Dans certains cas, au lieu d’être le sujet de la phrase, un pronom personnel peut agir en tant que complément. Je vais te donner un exemple concret : la phrase « Papa joue avec nous ». Ici, le sujet est « Papa », et non « nous ».
Si tu souhaites connaître plus en détail ce qui est attendu du côté langagier pour chaque catégorie d’âge, tu peux consulter mon outil gratuit de pré-évaluation du langage.
Durant la période d’apprentissage, l’enfant va sûrement produire des erreurs.
Par exemple, il peut se tromper de genre. Au lieu de dire « elle » quand il veut parler d’une fille, l’enfant pourrait dire « il ». En souhaitant que la fille concernée ne se fâche pas trop ! 😆
De plus, certains enfants produisent une forme abrégée des pronoms, comme « a » pour « elle » et « i » pour « il ». Même certains adultes le font et ça fait partie de notre héritage québécois, donc ce n’est pas trop dramatique !
Ton enfant pourrait aussi avoir de la difficulté à bien conjuguer un verbe en fonction du pronom. Des exemples classiques de ça, c’est un enfant qui dit « vous faisez » au lieu de « vous faites », ou « ils sontaient » au lieu de « ils étaient ».
Et, vu que le pronom « nous » est rarement utilisé à l’oral (au Québec, en tout cas), ton enfant ne va peut-être pas le produire beaucoup, voire pas du tout. Ça non plus, ce n’est pas trop inquiétant. Ça va venir avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture !
Au quotidien, tu peux utiliser des stratégies de stimulation langagière pour aider ton enfant à mieux produire les pronoms personnels (ou à commencer à les produire).
Voici mes quatre meilleurs conseils pour stimuler l’utilisation des pronoms personnels chez ton enfant !
Si ton enfant produit des erreurs de genre, tu peux lui expliquer la règle du féminin et du masculin.
Par exemple, reprenons l’idée d’un enfant qui dit « il » au lieu de « elle » en désignant une fille. Dans ce cas, tu pourrais dire à ton enfant : « On dit “elle mange” parce que c’est une fille ».
En regardant des livres, des images ou des albums photo avec ton enfant, décrivez à tour de rôle ce que vous voyez sur les images.
Par exemple, si vous examinez une image de deux garçons qui jouent au ballon, tu pourrais dire : « il lance la balle à son ami ». En regardant une photo d’une fille qui s’amuse à une fête foraine, l’enfant pourrait dire à son tour : « elle est sur le manège ».
Si ton enfant a plus de quatre ans, demande-lui de te raconter une histoire qu’il connaît bien dans ses mots et en utilisant des pronoms personnels.
Par exemple : « La petite fille marche dans la forêt. Elle s’en va chez sa grand-mère. Le loup est caché dans la forêt. Elle n’a pas vu qu’il est derrière l’arbre. »
Si ton enfant a besoin d’aide, tu peux utiliser un livre pour soutenir sa narration.
En cas d’erreur, reformule en donnant le bon modèle et en insistant sur le pronom.
Au besoin, utilise des jeux plus spécialisés qui présentent des images de filles et de garçons en pleine action.
Mélissa Farkouh, avec qui j’offre une formation destinée aux professionnels qui veulent incorporer l’accompagnement parental à leur pratique, a conçu un outil gratuit qui peut être très utile pour stimuler l’utilisation des pronoms personnels. Pour télécharger l’outil gratuit, inscris-toi ici et accède au document intitulé « Activité langagière ».
En ce qui concerne l’utilisation du pronom « je », j’ai écrit un article complet pour que tu puisses aider ton enfant à le produire. Comme mentionné en introduction, si tu n’as pas encore lu l’article, je t’encourage fortement à le faire.
OK, mais Lorianne, j’ai appliqué tous les conseils de cet article, et ça ne fonctionne toujours pas ! Mon enfant a plus de 3 ans, et il n’utilise pas les pronoms personnels !
Lorianne, mon enfant a 4 ans et il utilise certains pronoms personnels, mais il fait beaucoup d’erreurs ! Que faire ?
Si tu es dans l’une de ces situations, ton enfant a peut-être besoin d’un petit coup de pouce supplémentaire en orthophonie. N’hésite pas à consulter !
Et, pour moi, consulter, ça n’implique pas nécessairement une évaluation complète dans le bureau d’une orthophoniste.
Consulter, ça peut se faire en t’inscrivant à l’un de mes mini coups de pouce en orthophonie, en particulier celui sur la production des phrases.
Même si tu décides de consulter, mes quatre trucs te seront toujours utiles ! Essaie de les garder en tête le plus possible : 1) reformuler les erreurs en donnant le bon modèle verbal, 2) regarder et commenter des images à tour de rôle, 3) demander à ton enfant de te raconter des histoires et 4) utiliser des jeux spécialisés au besoin.
Bon succès ! 🤗
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Tu peux reformuler ses erreurs en lui donnant le bon modèle verbal, en regardant et en décrivant des images avec lui, en encourageant ton enfant à utiliser des pronoms personnels pendant qu'il raconte des histoires, et en utilisant au besoin des jeux spécialisés pour renforcer l'apprentissage.
Vers 3 ans, les enfants commencent à utiliser les pronoms personnels avec des erreurs attendues. À 4 ans, les erreurs devraient être moins fréquentes, et l'enfant devrait intégrer correctement les pronoms dans des phrases complètes.
Si ton enfant a plus de 3 ans et n'utilise pas les pronoms personnels ou s'il a 4 ans et fait fréquemment des erreurs, il pourrait bénéficier d'un soutien en orthophonie. Les signes incluent des erreurs de genre, l'usage abrégé des pronoms et des difficultés de conjugaison.
Si tu as appliqué tous les conseils de cet article et que ton enfant a toujours du mal avec les pronoms personnels, une consultation en orthophonie pourrait aider. Cela peut inclure des mini sessions spécialisées ou l'utilisation de ressources supplémentaires.