Pour commencer, qui est François Gosselin ?
François a 29 ans et est natif des Laurentides. À l'âge préscolaire, il a reçu un diagnostic de trouble développemental du langage (TDL, anciennement connu sous le nom de « dysphasie »). Ce diagnostic a eu un grand impact dans sa vie. Depuis plusieurs années, il fait du bénévolat pour sensibiliser les gens sur le TDL et pour aider ceux qui, comme lui, ont ce trouble. Il a appris la langue des signes québécoise (LSQ) et travaille fort pour obtenir son diplôme d'études secondaires (DES).
François a commencé un DEP en décoration intérieure dans le but d'organiser des événements (mariages, funérailles, etc.). Par contre, il a constaté que ce domaine implique beaucoup le langage et, de plus, la pandémie de Covid-19 a diminué le nombre d'événements qui sont organisés. C'est pourquoi François pense s'orienter vers l'accompagnement des personnes handicapées, avec qui il se sent lié dû à son trouble du langage.
Il a aussi fait beaucoup de bénévolat dans des organismes communautaires, humanitaires, sociaux, éthiques, etc. Cela le passionne beaucoup !
Quand a-t-il su qu'il avait un trouble du langage ?
Beaucoup de gens pensent que François n'a pas de trouble de langage, car ils le comprennent bien. Toutefois, le langage évolue constamment et ne présente pas les mêmes exigences à l'enfance, l'adolescence et lors de la vie d'adulte. Aussi, le niveau de langage que l'on utilise à l'oral est bien différent de celui que l'on utilise pour lire ou écrire.
C'est entre l'âge de 3 et 5 ans que François a eu un diagnostic de dysphasie sévère. Au primaire, il était dans une classe langage (une classe spécialisée pour les enfants qui ont des troubles du langage). Pour être placé dans une classe langage, il faut avoir un diagnostic assez sévère.
François explique qu'avoir un trouble développemental du langage, c'est un peu comme avoir une langue maternelle qui lui est étrangère.
Que s'est-il passé au secondaire ?
François a fait une année supplémentaire au primaire après sa 6e année. Au secondaire, il a été mis dans une classe d'adaptation scolaire avec 30 élèves. Malheureusement, ce n'était pas la solution idéale pour lui. Il est donc retourné dans une classe langage, et il a fait son primaire (au secondaire). Pour continuer son primaire, il est allé dans une école pour adultes au secteur jeunes.
Pourquoi François avait-il des difficultés à l'école?Tout simplement, c'est parce que chaque matière implique le langage. Pour comprendre la matière, il faut lire des textes et répondre à des questions à l'écrit, ce qui est très difficile pour quelqu'un qui a un trouble du langage. Même dans le cours de mathématiques, il y a des mises en situation qu'il faut bien comprendre pour donner la bonne réponse.
Est-ce que le fait d'avoir un trouble développemental du langage a aidé François à développer certaines qualités ?
Oui ! Il est fier de tout ce qu'il a accompli malgré ce trouble, et il est reconnaissant d'avoir appris (grâce à ses difficultés) à être persévérant et motivé. Lorianne reconnaît que les gens qui ont un TDL sont généralement très persévérants, car ils doivent fournir beaucoup d'efforts dès leur plus jeune âge. D'ailleurs, François compare le TDL à un AVC qui a lieu à la naissance et qui fait en sorte que le développement du langage est extrêmement difficile.
François est-il retourné à l'école ?
Après l'école pour adultes, François a travaillé 2 ans dans le milieu de la restauration (un autre domaine où le langage est bien important). Parfois, si l'employeur lui demandait d'aller chercher tel ou tel article, il allait chercher plusieurs items car il était stressé et n'avait pas compris ce qui lui avait été demandé.
De 21 à 27 ans, il a fait une rééducation intense en orthophonie. Parfois, il avait jusqu'à 3 rendez-vous par semaine. C'est grâce à cette rééducation que François a réussi à retourner aux études en 2016-2017 dans une école privée pour adultes à Longueuil, qui est maintenant fermée. Ainsi, il a accompli environ 9 ou 10 niveaux académiques dans toutes les matières. Il a donc fait tout le primaire et une partie du secondaire.
François encourage tous les gens qui ont un TDL à faire de la rééducation le plus longtemps possible, car il se voit comme la preuve vivante que ça fonctionne !
Quel est le nouveau projet de François ?
La journée du 15 octobre est la journée de l'éveil au trouble développemental du langage, basée sur une initiative qui vient d'Angleterre, RADLD (Raising Awareness of Developmental Language Disorder). En tant que cofondateur de Parlons Dysphasie, un projet qui vise à sensibiliser la population québécoise à la dysphasie, François va participer à un point de presse qui aura lieu à Montréal. Lorianne aussi y participera. À l'aide de témoignages, deux points seront abordés : la non-reconnaissance du TDL et l'offre de services. Si vous désirez assister à cet événement, qui sera diffusé en ligne, vous êtes les bienvenus ! François vous invite aussi à communiquer avec lui si vous avez des questions ou si vous désirez lui parler.
Pour suivre Lorianne sur Instagram : @lorianne_orthophoniste
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Le TDL est une difficulté persistante à acquérir et à utiliser le langage, qui affecte la communication, l'apprentissage et les interactions sociales sans cause apparente.
Les personnes avec un TDL peuvent avoir des difficultés à comprendre et à exprimer des idées, ce qui peut entraîner des problèmes académiques, sociaux et émotionnels.
Le TDL peut rendre les interactions sociales et les activités académiques plus difficiles, menant à de la frustration et à une baisse de l'estime de soi.
Les orthophonistes, les programmes éducatifs spécialisés, et le soutien familial peuvent aider à développer des stratégies pour surmonter les défis du TDL.