Dans cet épisode, je reçois Paméla McMahon Morin, qui explique comment aider les enfants à faire des inférences, c'est-à-dire à lire entre les lignes.
Les inférences impliquent tous les sous-entendus (c'est-à-dire ce qui n'est pas dit explicitement), et ce, que ce soit à l'oral ou à l'écrit. Par exemple, si une personne dit « oh, il fait froid ici », ce n'est habituellement pas qu'une simple observation… La personne s'attend sûrement à ce qu'on ferme la fenêtre, qu'on offre des pantoufles ou qu'on fasse autre chose pour augmenter la température, bien qu'elle ne fasse pas la demande directement.
Parfois, des informations dans un texte sont présentées explicitement, mais pour arriver à trouver le lien entre elles, on doit faire des inférences.
Les pronoms font aussi partie des inférences, car ils désignent une personne, une chose ou un lieu de manière indirecte, sans mentionner son nom (ex. « Jacob est fatigué. Son ami lui a prêté un film épeurant, et depuis, il a de la misère à s'endormir » ⟶ « il » désigne Jacob).
À l'oral, si on tente de faire passer un message subtilement (ex. « oh, il fait froid ici »), mais que notre interlocuteur ne semble pas s'en rendre pas compte, on peut clarifier pour qu'il comprenne. Par contre, si on lit un livre et qu'on ne comprend pas les inférences, l'auteur n'est pas là pour expliciter les informations. Par exemple, si le personnage a le cœur qui bat vite et le visage qui rougit, il faut utiliser les indices qui sont mentionnés dans le texte ou nos connaissances antérieures pour comprendre quelle émotion le personnage ressent. Si on manque d'expérience dans certains domaines ou si nos expériences sont différentes de ce qui est véhiculé par le texte, il se peut qu'on ait de la difficulté à faire des inférences.
À partir de la troisième ou de la quatrième année du primaire, les exigences en lien avec les inférences prennent plus d'ampleur pour les élèves. De plus, avec le temps, c'est par le biais de la lecture que les enfants vont acquérir des nouvelles connaissances. Il est donc super important qu'ils sachent lire entre les lignes ! D'ailleurs, dès l'âge de 3 ans, un enfant est capable d'analyser une inférence s'il est accompagné et aidé par un adulte. En lisant la réaction d'un personnage face à un événement, l'adulte pourrait dire, par exemple : « moi aussi, s'il m'était arrivé [telle situation], j'aurais réagi comme cela [mentionner la réaction] parce que [expliquer le raisonnement] ». Vers l'âge de 5 ans, l'enfant risque d'être en mesure d'ajouter lui aussi ses idées dans la conversation.
En réalité, la lecture interactive enrichie va aider l'enfant à développer son habileté à faire des inférences. Pour savoir ce qu'est la lecture interactive enrichie et comment la faire, va consulter l'épisode 42 avec Pascal Lefebvre !
Concrètement, il suffit de commenter brièvement sur le texte lors de la lecture avec l'enfant afin de lui montrer qu'on se questionne sur ce qu'on lit. Ainsi, on sera un modèle pour l'enfant et, de son côté, il appréciera le moment qu'on passe avec lui. Toutefois, si l'enfant semble vraiment aimer nos commentaires sur le texte et qu'il souhaite en faire lui aussi, une discussion plus longue peut commencer. Bref, adapte-toi à la réaction et aux intérêts de l'enfant face à tes petits commentaires !
Que l'on soit un parent, un éducateur ou un enseignant, la même suggestion s'applique : être un modèle pour les enfants en leur montrant comment on s'y prend pour lire entre les lignes du texte et éviter de les bombarder de questions.
D'abord et avant tout, en tant qu'adulte, il ne faut pas oublier que tu es un médiateur entre l'enfant et le texte. Ton but n'est pas de tester les enfants sur ce qu'ils savent, mais de les aider à comprendre ce qu'ils ne savent pas.
De plus, n'oublie pas que la capacité à faire des inférences est aussi importante que les habiletés de conscience phonémique ! Ainsi, lors de l'apprentissage de la lecture, aide les enfants à décoder non seulement les sons dans les mots, mais aussi le sens du texte.
Pour ce faire, tu peux même utiliser des livres qui sont au-delà du niveau de lecture de l'enfant. Il ne sera pas capable de lire le texte tout seul, mais en le lisant avec toi, il développera sa compréhension de l'histoire et il risque de trouver le scénario plus intéressant que celui des livres adaptés à son niveau.
Les inférences sont omniprésentes dans nos vies, alors les enfants doivent rapidement apprendre à les comprendre. Par contre, encore une fois, l'important, c'est d'avoir du plaisir avec son enfant lors de la lecture, et ce, tout en étant un modèle pour lui !
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L’inférence, c’est la capacité de comprendre ce qui est sous-entendu dans un texte, c'est-à-dire les informations qui ne sont pas explicitement dites, mais qui peuvent être déduites des indices fournis.
Les inférences permettent aux enfants de comprendre les subtilités du langage et des textes, améliorant ainsi leur compréhension générale et leur capacité à analyser des situations complexes.
Utilise la lecture interactive enrichie en commentant brièvement le texte et en encourageant ton enfant à réfléchir et à poser des questions sur ce qu'il lit.
Les enfants peuvent commencer à faire des inférences dès l'âge de 3 ans avec l'aide d'un adulte. À 5 ans, ils peuvent souvent ajouter leurs propres idées dans les discussions.