Récemment, j’ai lancé quelques publicités sur Facebook.
Je sais que certaines personnes n’aiment pas entendre parler des normes développementales du langage, donc j’ai essayé d’être le plus diplomate possible dans mes publicités.
Mais… Avec le recul, j’aurais pu l’être encore plus. 😬
En fait, mes publicités ont suscité des réactions fortes chez les gens. Des réactions positives, mais aussi des réactions négatives. Très négatives.
Par exemple, voici l’une des publicités que j’ai publiées :
Et voici quelques commentaires que j’ai reçus concernant cette publicité :
Je respecte l’opinion des gens qui ont écrit ces commentaires, mais c’est quand même difficile pour moi de lire ça. Ça m’affecte. Je trouve ça lourd à gérer, lourd émotionnellement.
J’ai donc décidé de retirer certaines de mes publications. Et, pour présenter ma vision des choses, j’ai aussi choisi d’ouvrir la saison 3 en parlant justement des normes développementales, ce sujet controversé et sensible qui me tient tant à cœur.
Simplement, les normes développementales sont ce à quoi on s’attend au niveau du développement des enfants en fonction de leur âge.
Les normes développementales existent dans toutes les sphères du développement, comme :
Suite aux commentaires négatifs que j’ai reçus sur mes publicités Facebook, je me suis tournée vers mon audience sur Instagram. Mon but, c’était de mieux comprendre comment les parents se sentent en entendant parler des normes développementales.
J’ai donc publié une story qui proposait 4 choix de réactions face aux normes.
158 personnes ont participé à mon sondage. Évidemment, les réponses que j’ai reçues ne représentent pas la population du monde entier, mais ça m’a quand même donné une bonne idée de l’avis des gens.
Donc, sans plus tarder, voici les résultats de mon sondage :
Si on fait un calcul rapide, ça veut dire que 35 % (33 % + 2 %) des gens ont une réaction négative en entendant parler des normes. Soit ça les stresse, soit ça les fâche.
35 %, ce n’est pas rien. C’est un peu plus que le tiers.
Je suis le genre de maman qui aime consulter des livres, qui aime s’informer des normes développementales, qui essaie de voir venir les drapeaux rouges potentiels.
C’est qui je suis. C’est ma personnalité.
Et, évidemment, pas tout le monde est pareil.
En tant que professionnelle, je fais donc de mon mieux, mais c’est sûr que n’arrive pas à être détachée de ma personnalité à 100 % dans mes interventions.
J’essaie de me mettre à la place des parents que je rencontre, d’être empathique, d’être à l’écoute. Quand je vois les parents one-on-one dans le cadre de mon programme d’accompagnement parental, je dirais que c’est assez facile.
Je peux développer un lien avec les parents, apprendre à connaître leur personnalité, et m’adapter à eux pour leur offrir un service personnalisé.
Mais quand je m’adresse à la communauté web en général… Ouf. 😔
Je ne sais pas qui regarde mon contenu. Je ne sais pas dans quel état, dans quel mood se trouve cette personne.
Est-ce que c’est un parent qui est tanné de se faire dire que son enfant a des difficultés ? Est-ce que c’est un parent du type très smooth, pas inquiet, go with the flow ? Est-ce que c’est un parent qui sait que son enfant a des difficultés, mais qui n’a pas encore appris à l’accepter ?
Bref, quand j’ai créé mes publicités, je n’avais pas du tout l’intention de blesser qui que ce soit, mais c’est malheureusement ce qui est arrivé. Je vais faire plus attention les prochaines fois !
Il y a quelques semaines, j’ai suivi une formation avec Pascal Lefebvre, orthophoniste.
Si ce nom te dit quelque chose, c’est peut-être parce qu’il est déjà venu 2 fois sur le podcast ! La première fois, c’était pour jaser de la lecture interactive enrichie. La deuxième, c’était concernant le modèle de réponse à l’intervention. Si tu n’as pas déjà écouté ces épisodes, je t’encourage à le faire !
Tout ça pour dire que, dans sa formation, Pascal a partagé une analogie vraiment intéressante.
En gros, il comparait les apprentissages (peu importe le type) à un marathon.
Un enfant en plein développement, c’est comme un coureur qui participe à un marathon. Et nous, le parent, on est on the sideline, avec un verre d’eau.
Notre rôle, c’est de donner de l’eau à l’enfant aux bons moments.
Pour certains enfants, le verre d’eau sera moins sollicité. Ces enfants n’ont pas besoin de s’hydrater aussi souvent. Ils peuvent se rendre plus loin que les autres avant leur prochaine gorgée.
Mais, pour d’autres enfants, ce sera plus difficile, et le parent devra être très attentif. Cet enfant a peut-être des difficultés qui font en sorte qu’il s’épuise plus vite. À chaque pas, l’enfant s’essouffle, se déshydrate.
Qu’est-ce qu’on fait ? 🤔
On crie : « Aweille, le p’tit ! Cours plus vite ! T’es capable ! » ?
Ça se peut bien que l’enfant ait besoin de plus que ça pour l’aider ! 😅
Donc, qu’est-ce qu’on fait ?
On lui donne le verre d’eau.
Même si l’enfant n’est pas encore rendu à la « pause » officielle ou au point de ravitaillement, on le laisse prendre quelques gorgées. On sait qu’il a besoin de boire un peu s’il veut réussir à franchir la ligne d’arrivée.
On sait que si on se dit : « Je ne peux pas lui donner de l’eau tout de suite, ce n’est pas encore le temps », les difficultés de l’enfant risquent de s’empirer.
Oui, on peut toujours attendre la pause. On peut toujours se dire qu’on va voir comment ça se passe à ce moment-là, si l’enfant a toujours besoin de boire.
Mais, honnêtement, c’est quoi les chances que la soif de l’enfant disparaisse, comme par magie ? ✨
Disons que c’est très peu plausible…
Alors, ma question est la suivante : pourquoi attendre ?
Pourquoi attendre que l’enfant se déshydrate complètement, qu’il tombe dans les pommes, qu’il fasse un coup de chaleur ?
Pourquoi attendre que les difficultés de l’enfant s’amplifient avant de faire quelque chose pour l’aider avec son langage ?
Les normes développementales ne sont pas là pour :
« Ok, donc… C’est quoi au juste, le but des normes développementales ? » 🤔
Bonne question !
Pour faire simple, les normes développementales sont là pour qu’on sache ce qui est attendu en MOYENNE selon l’âge des enfants.
Si tu as lu l’un de mes derniers articles de blogue, intitulé : « Le pronom “je” : quand et comment aider ton enfant à l’utiliser ? », les prouesses de « l’enfant le plus intelligent au monde » t’ont sûrement impressionnées !
Parler à 4 mois, publier un livre de plus de 200 pages à l’âge de 3 ans… Woah ! 🤯
Cet enfant, il n’était clairement pas dans la moyenne.
Mais ça prend des enfants de tous les niveaux pour identifier les normes développementales. Et dans ce vaste groupe d’enfants, il risque d’en avoir très peu qui parlent à 4 mois (voire aucun, réalistement 😂). Il risque aussi d’avoir des enfants qui se trouvent à l’autre extrême, des enfants avec de très grandes difficultés.
Quand on met tout ça ensemble, par contre, on arrive à une moyenne. On peut dire : « à cet âge-là, la majorité des enfants sont rendus à telle étape ».
En plus, un projet de recherche québécois (le projet ELLAN) a observé des enfants québécois francophones pour établir des normes développementales qui correspondent à leur réalité. Les données sur lesquelles se basent les orthophonistes du Québec ne s’appuient donc pas sur des statistiques concernant des enfants d’Inde ou du Luxembourg, mais bien de notre province !
Pas nécessairement.
Comme j’ai dit tantôt, les normes ne sont pas là pour te stresser ou te convaincre de prendre rendez-vous avec une orthophoniste.
Les moyennes sont là pour nous donner un « à peu près », pour nous aider à mieux savoir où se situe notre enfant par rapport aux autres cocos de son âge. On s’entend, c’est beaucoup mieux que de comparer notre enfant à son cousin ou au fils de la voisine ! (Cet enfant pourrait bien se trouver à l’un ou à l’autre des extrêmes de l’échelle 😅).
Et si notre enfant est au dessous de la moyenne, c’est peut-être juste signe qu’il a besoin d’un petit coup de pouce, d’une gorgée d’eau.
Par exemple, une maman pourrait me dire : « Ma fille de 2 ans dit peu de mots, mais son papa et moi arrivons à la comprendre, et l’éducatrice aussi. Ça ne nous inquiète pas trop, et ça semble s’améliorer avec le temps. »
À ça, je répondrais : « Tant mieux, c’est ça qu’on veut, que l’enfant s’améliore ! Si votre fille arrive à communiquer avec vous et avec l’éducatrice, c’est déjà un bon début. Mais est-ce qu’on pourrait faire quelque chose pour aider votre fille à produire plus de mots ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui explique le fait qu’elle ne dise pas beaucoup de mots ? Est-ce que ça pourrait peut-être dépendre du contexte ? ».
Bref, l’important, c’est d’agir. Si notre enfant vit de petites difficultés, on peut l’aider. Pas besoin de prendre le risque que les difficultés s’amplifient !
On peut agir maintenant, même si c’est juste en lisant des articles de blogue ou en écoutant des épisodes de podcast pour s’informer.
Parce que c’est IMPORTANT !
Par contre, je vais faire plus attention maintenant. Mon intention, c’est d’être là et de donner des outils aux parents. Je veux aider, et pour ce faire, je vais essayer d’être encore plus empathique.
Mais vu que je trouve que la prévention = la clé, c’est normal que j’attache de l’importance aux normes développementales. En fait, c’est parfois grâce à elles qu’on peut savoir si on devrait prévenir, justement. C’est comme ça qu’on peut se rendre compte qu’on pourrait mettre en place de petites choses pour soutenir notre enfant.
Ça peut être très simple ! Pas besoin que ça prenne beaucoup de temps ou d’énergie. Suffit d’apporter de petits changements à notre façon d’interagir avec notre enfant, et ça peut faire toute la différence.
Et ça, c’est pourquoi je n’arrêterai jamais de parler des normes développementales.
Et toi, que penses-tu des normes développementales du langage ? Je suis curieuse !
N’hésite pas à m’envoyer un courriel ou à me contacter par Instagram (@lorianne_orthophoniste) ou sur Facebook.
De plus, si ça t’intéresse, je t’invite à consulter mon outil gratuit de pré-évaluation du langage, qui présente les normes développementales du langage pour les enfants de 0 à 6 ans (par tranches d’âges).
Et, pour rester à l’affût de mes nouveaux projets, tu peux t’inscrire à mon infolettre. Ne t’en fais pas, je ne vais pas te spammer !
Sur ce, je te laisse découvrir le reste de mes contenus et on se retrouve au prochain épisode ! 🤗
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Les enfants passent par des étapes telles que les balbutiements, les premiers mots vers 12 mois, les phrases simples vers 2 ans, et des phrases plus complexes vers 3-4 ans. Chaque enfant progresse à son propre rythme.
Si ton enfant ne babille pas à 12 mois, ne dit pas de mots à 18 mois, ou ne forme pas de phrases simples à 2 ans, il est conseillé de consulter un professionnel pour une évaluation.
Les facteurs incluent l'environnement familial, les interactions sociales et d'éventuels troubles de la communication. Un soutien adéquat peut favoriser un bon développement langagier.
Si tu as des inquiétudes concernant le développement du langage de ton enfant, il est toujours préférable de consulter un orthophoniste tôt pour une évaluation et des interventions possibles.