Aujourd’hui, je reçois Julie Parent et on parle du rôle des parents dans le développement langagier des enfants. Julie a obtenu son diplôme à l’Université de Montréal en 2008. Elle a travaillé dans différents milieux, en passant par la pédopsychiatrie, le CLSC, le milieu scolaire, puis la pratique privée. Elle a aussi été coordinatrice aux éditions Passe-Temps. Depuis l’automne 2020, Julie est très active sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Son objectif ? Aider les parents à mieux communiquer avec les enfants, parce qu’elle a la conviction que les interventions prodiguées par les parents sont aussi efficaces que celles prodiguées par les intervenants. C’est une conviction que je partage totalement avec elle !
Lorianne : Bonjour, Julie, comment ça va ?
Julie : Allo Lorianne ! Ça va bien. Je suis contente de te parler. Toi, comment ça va ?
Lorianne : Ça va super bien. Je suis très contente aussi de t’avoir avec moi aujourd’hui pour cet épisode ! Donc, premièrement, je vais juste te demander de te présenter sommairement pour les gens qui ne te connaissent pas.
Julie : Je m’appelle Julie Parent, je suis orthophoniste depuis maintenant 2008 et je pratique auprès de la clientèle pédiatrique, donc avec les enfants et aussi avec les parents.
Lorianne : Parfait, merci. Et dans le fond, ce sera un peu ça le sujet de notre échange aujourd’hui. En fait, je voulais te recevoir sur le podcast parce que j’aimerais qu’on parle du rôle des parents en ce qui concerne le développement et la stimulation du langage. Je crois que c’est quelque chose qui te tient à cœur…
Julie : Vraiment ! J’en fais un cheval de bataille, notamment sur Instagram, parce que j’ai envie que le plus de gens possible soient au courant de l’importance du rôle du parent pour ce qui est de la stimulation langagière de son enfant. Je pense que beaucoup de personnes ne savent peut-être pas jusqu’à quel point le parent a un rôle prépondérant pour stimuler le langage de son enfant, pour l’aider avec la communication. Donc, mes contenus sur les réseaux sociaux sont pour moi une façon de rendre les parents plus outillés, plus compétents et plus confiants par rapport aux stratégies langagières qu’ils vont utiliser. Il n’y a rien de plus logique là-dedans, dans le sens où les parents sont les interlocuteurs privilégiés des enfants. Et on le sait, c’est avec eux que les enfants vont passer le plus de temps, qu’ils vont avoir une relation qui est plus intime, c’est par eux que vont passer l’aspect socioaffectif et tous les besoins de base… Je papillonne un petit peu, mais c’est juste pour dire que c’est vraiment le parent qui a le rôle premier dans la simulation qu’il va donner à son enfant, et ce, même chez des enfants qui ont des difficultés. C’est bien documenté dans la littérature scientifique que l’intervention parentale va être aussi efficace que celle d’un professionnel quand le parent est bien encadré. Donc, si les parents d’enfants qui présentent des difficultés sont bien encadrés par une orthophoniste de manière à ce qu’ils sachent comment faire des interventions avec leurs enfants à la maison, ces interventions-là vont être aussi efficaces que celles d’une orthophoniste. Ça, c’est à la fois impressionnant et rassurant, et c’est le fun de le garder en tête pour engager les parents, les mobiliser, les investir dans la stimulation qu’ils vont donner à leurs enfants (et ce, que leurs enfants présentent des difficultés ou non).
Lorianne : Ouais, c’est super intéressant. On en jasait un petit peu avant de commencer l’enregistrement, mais ce que je te disais, c’est que des fois, les parents ne sont pas super conscients du rôle qu’ils ont à jouer, même quand ils sont suivis en orthophonie de façon très régulière. Oui, on va parler un petit peu du rôle de l’orthophoniste versus celui des parents. En tant qu’orthophoniste, on a un rôle à jouer auprès de l’enfant, mais on a aussi un rôle à jouer directement auprès du parent. Dans tout cela, les parents se demandent : « qu’est-ce qu’on ramène à la maison ? » et « qu’est-ce qu’on va faire dans le quotidien ? ». Et même quand les enfants sont suivis — si on les voit une heure par semaine ou une heure aux deux semaines — il y a quand même un gros bout à faire entre les deux.
Julie : Oui, et c’est la philosophie qui parfois entoure le domaine médical, c’est-à-dire d’aller chercher l’avis d’un expert et certaines interventions de cet expert-là, mais il y a aussi l’importance du réinvestissement. C’est la même chose quand on va chez le physiothérapeute parce qu’on a une douleur. C’est sûr que le physiothérapeute va nous aider pendant une demi-heure, mais si on ne se réinvestit pas dans les exercices qu’il nous a donnés, il y a des chances que le problème persiste. Donc, c’est un peu le même principe. Bien sûr, c’est aussi une question d’habitudes de vie à mettre en place parce les stratégies de communication sont des habitudes de vie qu’on met en place au quotidien dans l’optique d’avoir soit une meilleure santé, soit une meilleure production du langage, dans ce cas-ci. Bref, c’est vraiment une question de philosophie, je pense.
Lorianne : Exact, et je dirais que la routine, c’est super important. Pour moi aussi, le fait d’encourager les parents à stimuler le langage de leur enfant dans le quotidien par le jeu, c’est un cheval de bataille. Il y a tellement de choses qu’on peut faire juste en apprenant à intégrer les stratégies de stimulation langagière dans le quotidien. En plus, ce n’est pas nécessaire de s’obliger à réserver un moment spécifique pour le faire. Il y a vraiment plein de choses qu’on peut faire dans la vie de tous les jours.
Julie : Oui, et c’est ce qui rend les interventions plus efficaces et plus flexibles aussi. Je dis toujours aux parents que c’est tellement plus contraignant et que ça augmente la charge mentale de devoir dire : « bon, OK, il faut que je montre les couleurs et les animaux à mon enfant en lisant un livre pendant une heure par jour ». Ici, on ne parle pas d’un enfant qui est suivi en orthophonie avec des objectifs ultra-spécifiques, évidemment. Mais, en général, si un parent se met cette responsabilité sur les épaules, ça devient lourd pour lui. Et souvent, ce n’est pas adapté aux besoins de l’enfant, alors que si on commande, on décrit, et on parle de ce qui intéresse l’enfant, c’est super simple. Finalement, c’est l’enfant qui nous dit ce qu’il veut apprendre, ce qui l’intéresse et ce qui attire son attention. Quand on centre nos interventions sur ça, elles sont encore plus efficaces.
Lorianne : Elles sont plus efficaces, et je te dirais qu’elles sont aussi moins stressantes et contraignantes dans notre vie. C’est drôle, j’ai un exemple pour ça que j’utilise souvent. J’ai été vue en physiothérapie avec ma fille, et à la fin de chaque rendez-vous, on repartait avec notre liste d’exercices et de choses à faire : faire des squats, faire des sauts de grenouille… Mais dans mon quotidien, ça ne fonctionnait pas. Je me sentais coupable. Je savais que notre prochain rendez-vous s’en venait et qu’on n’avait pas fait les exercices, donc une bonne fois, j’ai carrément dire à la physio que ça ne fonctionnait pas, que je n’y arrivais. Je lui ai demandé si on pourrait trouver des exercices qui s’intègrent bien dans le quotidien. Elle m’a donc donné des exemples de choses qu’on pourrait faire, comme faire de la raquette, taper sur un ballon, monter les escaliers, mettre des collants dans les escaliers, etc. Ça, ça fonctionnait pour moi. Je ne me sentais pas coupable de ne pas prendre 15 minutes avec ma fille pour faire les exercices de physio avec elle quand j’avais des journées rushantes, et on travaillait quand même les objectifs de la physio.
Julie : Tout à fait !
Lorianne : Donc, pour toi, c’est quoi la différence entre le rôle du parent et le rôle de l’orthophoniste pour ce qui est des interventions langagières ?
Julie : Dans la stimulation du langage, tout dépendant encore une fois de si on a un enfant qui présente des difficultés ou qui est à risque d’en présenter ou qui n’en présente pas, le rôle de l’orthophoniste va différer dans le sens où les orthophonistes sont des spécialistes du langage, de la parole, de la communication. Donc, on peut donner des recommandations pour optimiser la stimulation en fonction des besoins. Il y a des stratégies qu’on va donner qui vont être efficaces de façon universelle pour l’ensemble des enfants (qu’ils présentent ou non des difficultés ou des risques de difficultés). Dans le cas où les enfants présentent effectivement des difficultés, l’orthophoniste va évaluer l’enfant, puis émettre des objectifs d’intervention à appliquer et à investir au quotidien. Pour moi, on est des guides pour aider les parents avec la stimulation langagière, donc on les oriente par rapport au profil langagier de l’enfant en fonction du style conversationnel de l’enfant et des habitudes de vie de la famille. C’est important parce que si on veut que les stratégies qu’on mentionne s’intègrent bien au quotidien et que ce soit en quelque sorte collé à la routine, il faut s’ajuster à la réalité de chaque parent. Bref, je perçois mon rôle vraiment plus comme un guide pour aligner et réajuster certaines stratégies, certains contextes de stimulation.
Lorianne : Oui, je suis tout à fait d’accord avec ça. Guider les parents, c’est pas mal ma vision de la chose aussi. Et là, je veux qu’on parle un peu de coaching parental parce que toi, tu en offres ! C’est quoi, ça, du coaching parental ?
Julie : C’est une façon de former le parent à intervenir auprès de son enfant en fonction de son profil langagier, son niveau de langage, et le développement de son langage. En gros, j’aide le parent à choisir les bonnes stratégies pour stimuler le langage de son enfant selon ces paramètres-là. C’est ce que je fais en coaching, et c’est une première ligne d’intervention. En général, on va chez l’orthophoniste pour avoir une évaluation très détaillée, et ensuite, si nécessaire, avoir un suivi avec des objectifs précis à investir de différentes façons. Mais le coaching permet de faire un petit bout de chemin avant une évaluation exhaustive et un suivi très spécifique. Et en ce qui concerne les tout-petits, qui sont dans les premières émergences, on peut encadrer les parents dans la stimulation qu’ils vont donner à leur enfant et leur préciser quelles stratégies adopter. Encore une fois, ça dépend d’où l’enfant se trouve, mais le coaching est vraiment comme une première ligne d’intervention où on peut référer ailleurs si l’enfant présente des difficultés ou s’il est à risque d’en présenter. Sinon, chez les plus petits, je peux suivre les parents, un peu comme un guide qui est là pour les conseiller, les encadrer, ou les orienter vers d’autres spécialistes (si c’est indiqué). Comme tu le sais, l’orthophonie, c’est une porte d’entrée, mais des fois, on se rend compte qu’un enfant a d’autres difficultés ou particularités. Ça peut être sur le plan de l’alimentation, sur le plan sensoriel, sur le plan du sommeil… Bref, il y a plein de choses qui peuvent émerger. Donc, quand je fais du coaching, je peux référer les parents aux bons spécialistes si nécessaire.
Lorianne : Super ! Et quand tu entreprends un coaching parental, est-ce que tu vois les parents de façon régulière ou vraiment juste au début ? Comment ça fonctionne ?
Julie : Ça dépend vraiment des besoins du parent et de l’enfant. Le parent dit ce dont il a besoin. Il y a des parents qui ont besoin d’être plus encadrés, d’être plus rassurés. Il y en a qui ont besoin d’avoir plus de temps et d’espace, donc ils veulent des suivis moins serrés. Il y a des parents que je vais voir aux deux ou trois semaines, et il y en a d’autres que je vais voir plus ou moins fréquemment selon où l’enfant se trouve et les résultats qu’on obtient. Il y en a d’autres que je vais voir une fois parce que j’envisage que le plein potentiel de coaching va être atteint avec une rencontre. Si je vois un enfant qui est plus vers 2 ou 3 ans, il est question d’objectifs qui tendent à être plus précis et qui nécessitent des interventions plus spécifiques. Dans ce cas, je vais dire aux parents qu’on va mettre en place une stratégie en particulier, mais que la prochaine étape sera d’aller consulter dans un bureau en présentiel pour avoir des interventions qui sont plus ciblées.
Lorianne : Parfait, donc tu vois surtout les parents des petits cocos.
Julie : Oui, tout à fait. C’est surtout des enfants de 0 à 3 ans, parce que chez les plus vieux, le suivi classique en orthophonique est indiqué. J’ai aussi des clients qui ont besoin qu’on mette en place des stratégies pour eux. J’interviens un tout petit peu chez les enfants qui bégaient ou qui ont un déficit d’attention, mais la majeure partie de ma clientèle, c’est les petits.
Lorianne : OK. Et que sont les principaux défis des parents dans la stimulation du langage au quotidien, à ton avis ? Qu’est-ce qu’ils te rapportent comme étant un plus grand challenge à mettre en place ?
Julie : En ce moment (et je pense que ce ne sera pas la réponse que tu attends), je trouve que le gros défi est le contexte de la pandémie en ce qui concerne les premières émergences. Je vois des parents de tout-petits, et dans l’histoire de cas, quand on demande comment l’enfant socialise, quel genre de style conversationnel il a et comment il interagit avec les autres, les parents ne peuvent souvent pas répondre, ou leur réponse est très limitée à cause du contexte. On a moins d’occasions pour échanger, moins de contexte d’exposition ou de stimulation variées, moins d’occasions de socialiser. Alors, je trouve que c’est un gros défi parce qu’on essaie de compenser ce manque-là, qui est inhérent au contexte, puis de s’adapter du mieux qu’on peut. Sauf que ça reste que le langage passe par la socialisation. Et socialiser, c’est un outil en soi, donc c’est une variable qui est très importante dans l’équation.
Lorianne : Oui, en effet ! J’imagine que le fait de parler à différentes personnes qui ne communiquent pas nécessairement de la même façon que lui, ça peut aider un enfant avec le développement de son langage. Et en ce moment, on a beaucoup de délais d’attente un peu partout avant d’avoir des services en orthophonie. On essaie de faire notre possible, mais est-ce que tu aurais des conseils à donner aux parents pour qu’ils puissent aider leurs cocos avant d’être vus en orthophonie ?
Julie : C’est sûr que la première chose à faire (et tu en parles dans l’épisode 7), c’est d’appeler au CLSC et de se mettre sur les listes d’attente en orthophonie. Ça, c’est la première chose à faire quand on a des inquiétudes par rapport au développement du langage de notre enfant. Il y a des parents qui se disent : « Ça ne sert à rien. Il y a trop d’attente, donc je vais aller au privé ». Je comprends, sauf qu’il y a quand même des chances que le CLSC te rappelle, et tu vas être contente parce que tu vas en avoir besoin. En même temps, c’est un indicateur à notre système de santé, et ça l’aide à adapter les mesures qui sont en place. Et si on a besoin de plus d’orthophonistes pour réduire les attentes, on engage des orthophonistes. Pour moi, c’est une étape qui est prépondérante. Tu sais, le délai d’attente est variable. J’ai entendu parler d’endroits où ça prend un an, et il y a d’autres secteurs où c’est trois mois. Trois mois ! C’est quand même relativement rapide, donc ce que je dis aux parents, c’est que quand le CLSC rappelle et que vous n’avez plus besoin des services, tant mieux. Mais si vous avez encore besoin, vous allez être content parce que ce sont des services auxquels vous avez droit. Il y a des sites web qui peuvent aider aussi. Informez-vous, allez chercher des ressources. Par exemple, allez voir le site Naître et grandir, qui est super bien fait, qui est bien vulgarisé, qui donne une foule d’informations par rapport au développement langagier et aux stratégies qu’on peut mettre en place. Ça, c’est quand même une base qui est accessible, qui est facile, et qui est très pratique. Le site de l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec peut aider aussi. On a des petits dépliants qui donnent des repères, des attentes par rapport à l’âge de l’enfant. Et de mon côté, j’essaie le plus possible d’outiller les parents (et tu le fais aussi) et de leur donner des stratégies, que ce soit par des capsules vidéo ou des publications. J’aime aussi faire des questions-réponses, et j’en fais ponctuellement pour répondre aux questions des parents, les orienter et leur donner des stratégies. C’est quelque chose qui se fait quand même assez facilement et qui peut, évidemment, apporter des bienfaits. Par contre, je dirais aux parents de consulter des outils aussi qui sont fiables, comme des articles qui ont rédigés par des orthophonistes. En contexte de pénurie de services, ou dans un contexte de Covid, on est un peu désespérés et vulnérables parce qu’on veut des ressources. À ce moment-là, on peut en venir à prendre « tout ce qui passe ». C’est correct, tout le monde fait ça. Sauf que c’est l’orthophoniste qui doit donner des conseils sur la stimulation du langage. Et si on sort de ce cadre-là, ça se peut que l’information ne soit pas totalement adaptée à nos besoins ou qu’elle ne soit pas 100 % fiable. C’est comme si on a besoin d’un physiothérapeute, mais qu’on va voir un prof d’éducation physique. Il n’aura peut-être pas tort à 100 %, mais ça se peut que ses conseils ne soient pas aussi sensibles, précis et complets que ceux du physiothérapeute.
Lorianne : Exact. Et j’aimerais rebondir un petit peu sur tes questions-réponses. Je trouve ça super chouette aussi ! Je dirais que souvent, ce sont les mêmes questions qui reviennent. Ça aussi, c’est intéressant, parce qu’on voit que plusieurs parents se questionnent sur les mêmes sujets et ont les mêmes inquiétudes. Donc, allez voir ce que les autres parents demandent, mais faites attention. Je ne parle pas d’un forum, comme un forum de mamans inquiètes.
Julie : C’est vrai, parce que certains parents se contaminent entre eux. Ils donnent des conseils, mais qui parlent de leur vécu. C’est correct, tout le monde fait ça. Sauf que des fois, ça peut nous orienter dans une mauvaise direction, tandis que les orthophonistes auront une vision qui est très exhaustive, très analytique, très scientifique d’une situation. On l’analyse dans sa globalité. Mais, c’est sûr que si une maman nous dit que son enfant n’a pas parlé avant 3 ans et qu’il est bien correct maintenant, on s’éloigne un petit peu des bonnes pratiques.
Lorianne : Oui, en effet, et c’est drôle parce que j’ai un groupe privé de parents dans lequel je réponds souvent aux questions, je fais des live, etc. Et des fois, je vais recadrer la réponse des autres parents parce qu’ils ont peut-être vécu une chose, mais ce n’est pas nécessairement la norme. Et je parlais justement de ça avec Marie Plourde, qui a le blogue Maman Favoris, et qui fait aussi plein de beaux contenus. En fait, il y a de plus en plus d’orthophonistes, et on est de plus en plus présentes. On se connaît entre nous parce qu’on se suit sur les réseaux sociaux, mais il y a plein de comptes. L’information qui est partagée est super pertinente, donc c’est le fun. Il y a quand même beaucoup de ressources à aller consulter.
Julie : Oui, et je pense que ça porte ses fruits. J’ai ma communauté avec qui j’ai interagi fréquemment, et maintenant, j’entends dans leurs discours qu’ils sont plus dans une mentalité (ou une philosophie) de prévention. Et beaucoup de clients me disent (concernant une difficulté de leur enfant) : « Ça, je sais que ce n’est pas encore grave, mais je veux faire tout mon possible pour aider mon enfant à mieux parler », et ça me fait toujours chaud au cœur d’entendre ça parce qu’en réalité, c’est ça qu’on veut. On veut que les parents soient informés et formés avant que les enfants présentent des difficultés.
Lorianne : Et l’intervention et la stimulation précoces, c’est super bon. Des fois, les gens ont tendance à attendre un petit peu. C’est drôle, je parlais justement de cela avec une agente de stimulation du langage ce matin, et on disait qu’il y a beaucoup de parents qui arrivent et qui disent : « Moi, quand j’avais l’âge de mon enfant, je ne parlais pas. Je n’ai pas parlé avant 3 ans, et ça va bien aujourd’hui »). Et là, je me dis : « OK, mais peut-être que si tu étais né aujourd’hui, on aurait fait quelque chose avant 3 ans et peut-être que si on avait fait quelque chose avant, ça aurait été beaucoup plus facile pour toi au niveau de la communication quand tu étais petit ». En tant qu’adulte, on n’a pas nécessairement des souvenirs de comment ça se passait quand on était petits, mais j’entends encore des commentaires de ce genre — de moins en moins, mais ça me fait un peu mal au cœur quand j’entends un papa ou une maman me dire : « Moi j’ai parlé tard, et c’est correct ».
Julie : Et souvent, quand on creuse un peu plus, on se rend compte que sur le plan des apprentissages, après, c’est plus difficile. Mais oui, un enfant qui a parlé tard peut s’en sortir, évidemment. Et en tant qu’orthophonistes, on n’est pas là pour faire peur aux parents et dire : « C’est dramatique, c’est un enfant qui a des difficultés ! », sauf que si on réussit à amoindrir les difficultés de l’enfant, on lui donne des facteurs de protection pour tout ce qui a trait aux habiletés sociales et aux apprentissages scolaires. C’est logique parce que le langage oral, c’est la base des apprentissages. C’est de là que va partir le langage écrit, c’est-à-dire la lecture et l’écriture. Donc oui, ça se peut que l’enfant s’en sorte sans aide. Et ça se peut que ça se soit bien passé pour les parents qui disent ça, mais c’est fort probable que ça a été plus difficile. Mais comme tu dis, ce ne sont pas tous les parents qui croient que ce n’est pas grave si leur enfant commence à parler seulement à l’âge de 3 ans. Par contre, il faut quand même nuancer cet aspect-là, parce que selon les données scientifiques, ça risque d’être plus difficile pour l’enfant sur le plan des apprentissages par la suite.
Lorianne : Certainement ! Bon, c’est pas mal de cela que je voulais jaser avec toi aujourd’hui, donc merci beaucoup d’être passée sur l’épisode. Merci pour ton temps et pour tes conseils.
Julie : Merci de ton invitation.
Lorianne : Est-ce que tu peux nous dire où on qu’on peut te retrouver ? Tu as parlé tantôt de ton compte Instagram, donc est-ce que tu peux nous dire comment te trouver sur Instagram stp ?
Julie : Oui ! Mon compte Instagram, c’est @julie.orthophoniste. J’ai aussi un compte Facebook, mais je suis vraiment plus active, voire très active, sur Instagram. Alors si vous voulez qu’on jase, c’est là que ça se passe.
Lorianne : Parfait, merci. Je te souhaite une très belle journée !
Julie : Merci Lorianne ! Toi aussi !
Pour suivre Julie sur Instagram : @julie.orthophoniste
Pour la rejoindre par courriel : coucou@julieorthophoniste.com
Pour suivre Lorianne sur Instagram : @lorianne_orthophoniste
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