Si je te dis le mot « inséparable », tu penses à quoi ?
Peut-être que la première image qui te vient en tête, c’est toi et ta meilleure amie du primaire, main dans la main, toujours en plein milieu d’un fou rire. Ou bien, tu réfléchis à ta prochaine soirée Netflix, qui ne serait pas complète sans ta couverture préférée et un gros bol de popcorn. 🍿 Et honnêtement, qui oserait faire un feu de camp sans des guimauves ? 🔥
Ouais, toutes ces choses sont bel et bien inséparables.
Mais, qu’en est-il du langage oral et du langage écrit ?
On a tendance à les voir comme deux étapes distinctes : d’abord, on apprend à parler, puis plus tard, on apprend à lire et écrire. Pourtant, l’un influence directement l’autre. Un enfant qui a du mal à bien formuler ses phrases à l’oral va souvent se retrouver avec des difficultés à les structurer à l’écrit. Un autre qui prononce mal certains sons risque de les écrire comme il les dit. Et un faible vocabulaire peut rendre la compréhension des textes bien plus compliquée.
La bonne nouvelle ? On peut soutenir le langage oral pour aider les enfants à mieux lire et écrire. 📖✍️
Voyons ensemble pourquoi ces deux facettes du langage sont indissociables… et surtout, comment tu peux les stimuler au quotidien pour soutenir les habiletés en lecture et en écriture.
On dit souvent que les enfants écrivent comme ils parlent. Et c’est vrai… mais c’est bien plus complexe que ça.
Le langage oral influence trois grands aspects de l’écriture : la prononciation (et donc l’orthographe), le vocabulaire (et donc la compréhension) et la syntaxe (et donc la structure des phrases).
Regardons ça de plus près. 👇
Un enfant qui dit « kracteur » au lieu de « tracteur » risque de l’écrire tel quel. Pas par paresse, mais parce que dans sa tête, le mot sonne comme ça.
C’est une des plus grandes inquiétudes des parents : « S’il ne prononce pas bien, il va faire plein d’erreurs à l’écrit ! » Et oui, ça peut arriver. Mais heureusement, le langage écrit peut aussi aider à corriger la prononciation.
Bref, ce n’est pas un chemin à sens unique : l’oral influence l’écrit, mais l’écrit peut aussi aider l’oral ! 🤓
Tu veux un bon indicateur de la compréhension en lecture d’un enfant ? Regarde son vocabulaire. 📚
Si un enfant connaît peu de mots, il aura du mal à comprendre ce qu’il lit, même s’il décode bien les lettres. Il va donc mettre plus de temps et d’énergie à essayer de comprendre un texte. Et s’il ne comprend pas, il ne retient pas… donc il n’enrichit pas son vocabulaire. Un cercle vicieux !
👉 La solution ? Exposer l’enfant à plein de nouveaux mots : à l’oral et dans des livres, en expliquant certains mots compliqués plutôt que de les éviter.
La structure des phrases, c’est une compétence qui se développe d’abord à l’oral. Si un enfant ne maîtrise pas les bases à l’oral (ex. conjugaison, accords, ordre des mots), il y a de fortes chances qu’il ait des difficultés à l’écrit.
Et plus les phrases deviennent longues, plus ça se complique.
👉 Travailler l’organisation des phrases à l’oral aide énormément pour l’écrit. Quelques pistes pour aider : poser des questions ouvertes, reformuler les phrases de l’enfant et l’encourager à raconter des histoires.
On sait déjà que la prononciation, le vocabulaire et la structure des phrases influencent l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Mais il y a aussi des compétences plus discrètes, qu’on ne remarque pas toujours… et qui peuvent pourtant faire une énorme différence.
Certaines difficultés langagières à l’oral passent souvent inaperçues, mais elles viennent compliquer la compréhension des textes, l’organisation des idées et même la fluidité de l’écriture. Voyons de plus près ces défis moins connus, mais tout aussi importants.
Lire, ce n’est pas juste décoder des lettres. C’est aussi comprendre ce qui est sous-entendu.
Les inférences, c’est la capacité à lire entre les lignes. Par exemple, si un texte dit : « Thomas a mis son manteau et attrapé son parapluie avant de sortir. », on comprend tout de suite qu’il pleut, même si ce n’est pas écrit noir sur blanc.
Mais pour certains enfants, ce genre de raisonnement n’est pas naturel. Ils lisent uniquement ce qui est écrit, sans faire de liens logiques. Résultat : ils ont du mal à comprendre les textes, même s’ils savent très bien lire chaque mot.
👉 Pour aider un enfant à développer cette compétence, on peut lui poser des questions comme : « À ton avis, pourquoi Thomas prend-il son parapluie ? » ou « Que va-t-il se passer ensuite ? ». Ça l’encourage à réfléchir au contexte et à faire des déductions.
Pour en savoir plus sur les inférences, tu peux consulter l’épisode 43, dans lequel j’en jase avec Paméla McMahon Morin, orthophoniste et chercheure.
Tu as sûrement déjà entendu un enfant raconter une histoire avec une tonne de « pis là… après… pis là… » 😅. Ça peut être cute, mais ça montre une difficulté à organiser ses idées de façon logique.
Et ce genre de défi ne disparaît pas comme par magie quand l’enfant commence à écrire. Un enfant qui a du mal à structurer son discours oral risque aussi d’avoir des textes décousus, où il manque des infos ou où les événements ne sont pas dans le bon ordre.
💡 Un bon exercice : encourager l’enfant à raconter une histoire avec des étapes claires. On peut l’aider en posant des questions : « Où est-ce que ça se passe ? Qui est le personnage principal ? Qu’est-ce qui arrive en premier ? »
Certains enfants écrivent des phrases grammaticalement correctes, mais… on ne comprend rien. 🥴
Par exemple :
📝 « Le chien, il est parti parce que la porte, c’est ouvert et aussi il y avait du vent, mais avant ça, il voulait manger. »
Ouf.
Il manque de clarté, et surtout, les idées sont mélangées. Ce genre de difficulté est souvent lié à un manque de structuration du discours à l’oral.
Ce qui aide ? Apprendre à reformuler. Plutôt que de laisser l’enfant s’embourber dans une phrase trop longue, on peut lui demander :
➡️ « Peux-tu me l’expliquer autrement ? »
➡️ « C’était quoi le plus important dans cette phrase ? »
➡️ « Est-ce que ça aurait été plus clair en plusieurs phrases plus courtes ? »
Travailler ces compétences à l’oral, ça aide énormément à produire des textes mieux construits et plus faciles à comprendre.
On pourrait croire que la lecture, c’est simplement apprendre à associer des lettres à des sons, puis les assembler pour former des mots. Mais en réalité, lire, c’est bien plus que ça.
Imagine que tu apprennes une nouvelle langue. Tu peux peut-être lire les mots, mais s’ils ne te disent rien, ça reste un enchaînement de sons sans signification. 🧐
Pour un enfant, c’est pareil. Quand il voit un mot écrit, son cerveau doit faire trois choses :
Mais s’il n’a jamais entendu ce mot avant (ou s’il ne s’en souvient pas), impossible pour lui de l’associer à une idée concrète. Il devra le déchiffrer à chaque fois, ce qui ralentit sa lecture et demande beaucoup d’effort.
C’est pourquoi plus un enfant a un vocabulaire riche, plus il peut lire avec fluidité. Les mots qu’il connaît déjà deviennent automatiques à la lecture, comme un raccourci dans son cerveau.
👉 Pour l’aider : enrichis le vocabulaire de ton coco à l’oral en discutant, en lisant ensemble et en expliquant les mots nouveaux.
Apprendre un mot, ce n’est pas l’entendre une fois et l’adopter immédiatement. Les enfants ont besoin d’être exposés plusieurs fois à un mot pour l’intégrer réellement.
Par exemple, si un enfant voit le mot avalanche pour la première fois dans un livre, il peut l’oublier rapidement. Mais s’il le retrouve dans une histoire, puis en voyant une vidéo… son cerveau va créer des connexions et le mot va s’ancrer dans sa mémoire.
Quelques idées simples pour favoriser cette exposition :
Plus un enfant est exposé aux mots, plus il les comprend et les retient. Et plus il connaît de mots, plus il pourra lire avec aisance et comprendre ce qu’il lit.
Une soirée Netflix sans télécommande, un feu de camp sans guimauves… et un enfant qui apprend à lire sans une bonne base en langage oral. 🔥🍡
Non, ça ne fonctionne pas !
Un enfant qui prononce mal certains mots peut les écrire comme il les dit. S’il a un vocabulaire limité, il aura du mal à comprendre ce qu’il lit. S’il ne sait pas structurer ses phrases à l’oral, ses textes risquent d’être confus et désorganisés.
Mais la bonne nouvelle, c’est que le langage oral peut être un puissant outil pour l’aider à progresser. En l’encourageant à raconter des histoires, en lui posant des questions pour l’aider à organiser ses idées et en enrichissant son vocabulaire au quotidien, tu l’accompagnes bien au-delà de ses premiers mots.
📌 À retenir : Plus un enfant est exposé à un langage riche, plus il sera à l’aise avec la lecture et l’écriture.
Alors, pourquoi ne pas profiter de chaque occasion pour nourrir son langage oral ? Un échange sur sa journée, un livre lu ensemble, un mot compliqué expliqué… Tout ça, ça va l’aider à bâtir une base solide pour son apprentissage du langage écrit. 📖✨
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Le langage oral joue un rôle clé dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, car il influence la prononciation, le vocabulaire et la structure des phrases. Un enfant qui a des difficultés à bien prononcer certains sons peut reproduire ces erreurs à l’écrit. De même, un vocabulaire limité peut freiner la compréhension des textes et la rédaction de phrases plus complexes.
Un enfant ayant un vocabulaire limité peut avoir du mal à comprendre un texte, car il ne connaît pas le sens de certains mots. Le langage écrit contient souvent un vocabulaire plus riche et académique que le langage oral du quotidien. Pour faciliter la compréhension, il est essentiel d’exposer régulièrement l’enfant à de nouveaux mots dans divers contextes.
Un enfant qui a des difficultés à formuler des phrases complètes à l’oral peut rencontrer les mêmes problèmes à l’écrit. Par exemple, s’il dit « enfant écrit tableau » au lieu de « l’enfant écrit sur le tableau », il risque d’écrire de la même manière. Travailler sur la syntaxe à l’oral aide donc à améliorer la production écrite.
Certains enfants ont du mal à structurer leurs pensées, ce qui se reflète dans leur écriture. Pour les aider, il est recommandé de leur faire raconter des histoires ou expliquer des événements à l’oral avant de les écrire. L’adulte peut noter leurs idées, les reformuler et les structurer progressivement pour les accompagner dans cet apprentissage.